Anciens Marais Salants

Autrefois marais littoraux à l’état naturel, les Salines ont connu une transformation majeure dès le début de la colonisation, notamment dans la zone de l’Anse Meunier, pour permettre la production de sel. Après la Seconde Guerre mondiale, ces espaces ont été aménagés en marais salants pour répondre aux besoins en sel de toute la Martinique. Une partie de la production a même été exportée en Guadeloupe.

Cette activité, aujourd’hui disparue, témoigne de savoir-faire ancestraux liés à l’extraction du sel, pratiquée principalement pendant la période sèche du Carême. À cette époque, la production annuelle atteignait entre 300 et 350 tonnes de sel, un chiffre remarquable pour une exploitation artisanale.

Le sel était obtenu grâce à un ingénieux système combinant l’eau de mer de l’Anse Meunier et celle de l’étang des Salines, acheminée par pompage à travers un canal de plusieurs kilomètres vers les tables salantes. La faible profondeur des bassins, associée aux longues périodes de sécheresse, favorisait la cristallisation du sel en surface, formant des concrétions blanchâtres caractéristiques.

Une fois récolté, le sel était embarqué à l’Anse Meunier, où des ponts en pierre, dont les traces sont encore visibles aujourd’hui, permettaient son transport. Ces vestiges, tout comme les silhouettes rocheuses partiellement immergées, font désormais partie intégrante du paysage naturel et culturel de l’Anse Meunier.

Ce patrimoine discret mais précieux mérite d’être connu et valorisé, car il raconte une page importante de l’histoire économique et sociale du sud de la Martinique.

Un travail de valorisation historique est actuellement en cours.